Passion Archéologie
ANGOLA : ARTS ET POUVOIR
Situé au Sud-ouest de l’Afrique, l’Angola est entouré par le Congo, la Namibie et la Zambie. Les portugais sont arrivés en 1492 et le pays est progressivement une colonie portugaise jusqu’en 1975 où l’état angolais à vu le jour.
LA PREHISTOIRE
La période préhistorique de l’Angola n’a pas toujours intéressée les archéologues, ce n’est qu’à la suite de la création du musée de Benguela dans les années 1970.
L’art rupestre existe sur l’ensemble du pays, on retrouve des peintures ainsi que des gravures de formes géométriques, d’animaux fantastiques et même des figures anthropomorphes dont certaines sont armés d’un arc et de flèches.
Les premiers habitants connus sont les Khoi et les San, ils étaient chasseurs et cueilleurs. Au début de l’ère chrétienne, ces peuples ont été repoussés vers le sud par des peuples de langue bantoue arrivant du golfe de Guinée. Ce nouveau peuple était divisé en chefferies et ont apportés l’agriculture et la métallurgie. On sait que l’esclavage y était pratiqué.
Les premiers royaumes furent fondés entre le 13e et le 16e siècle. Le royaume de Kongo dominait l’ouest de l’Angola au 15e siècle. Il échangeait des objets en fer contre de l’ivoire. Les transactions étaient réalisées par le biais de petits coquillages.
Aujourd’hui, ce sont les Chokwe qui sont le peuple le plus nombreux de l’Angola oriental, ils sont arrivés progressivement depuis la fin du 19e siècle. Ils sont d’excellents chasseurs et les femmes pratiquent l’agriculture.
LE POUVOIR
Les Lunda, un peuple très nombreux avant le 16e siècle, fut envahi par des chasseurs luba qui connaissaient les techniques de métallurgie.
Selon la légende, la princesse lunda Lueji fut désignée comme héritière par son père mécontent de ses frères. Elle rencontra un chasseur luba, le prince Chibinda Ilunga, qu’elle épousa. Celui fit un Etat organisé, améliora les techniques de métallurgie et institua la sacralité du pouvoir. Il enseigna les procédés de chasse et resta le grand héro civilisateur des Lunda.
Des artistes Chokwe sculptées des statues du prince le montrant aux jambes solides, sportif avec de grosses mains, une arme à feu. Il porte sur la tête une imposante coiffure aux ailes recourbées, c’est le couvre-chef des chefs Chokwe et non des Lunda.
LES POUVOIRS MAGIQUES
Les Chokwe croient à l’existence d’un dieu suprême, Nzambi. Ils croient que tous les individus qui ont été initiés deviennent des ancêtres et arrivent au domaine des esprits. Des rites sont organisés pour obtenir leur protection. Ils sont considérés comme bénéfiques et on les vénère devant les autels du village, le culte est attribué au chef du village.
Les mahamba sont des esprits dont les ancêtres les appellent pour rendre malade ou tuer quelqu’un. Pour lutter, les Chokwe pratiquaient des rituels pour mettre en état de transe le malade pour imiter l’esprit qui l’affligeait.
Les rites de la mukanda où se pratiquait la circoncision pour purifier le corps.
Le pouvoir des chefs Chokwe était devenu un pouvoir sacré dans la seconde moitié du 19e siècle : sceptres, coiffures, trône...
LES ARTS DU ROYAUME KONGO
Le nkisi est une statuette dont le corps contient une charge à valeur magique, le nkandu ou bilongo, qui est placée à l’intérieur du personnage.
Le nkisi nkondi est une statue de grande tille où de nombreux clous sont plantés. La signification a plusieurs hypothèses :
« Ils sont particulièrement la fonction de justicier et sont ordinairement représentés levant une main menaçante, armée d’un javelot ou d’un couteau » M.L. BASTIN
« Quand les indigènes désirent obtenir de leur fétiche quelque chose, ils y enfoncent un clou pour que la sensation lui rappelle la demande et qu’il n’oublie par la prière qui lui a été adressée », un observateur en 1902.
Certains nkisi nkondi montrent la langue, ce qui signifierait que les ingrédients contenus dans la statue ont été activés pour ensorceler quelqu’un.
LES MASQUES DES CHOKWE
Les Chokwe produisent de nombreux masques liés aux rites et cérémonies. Ils peuvent être en bois sculpté ou en résine modelé sur une structure destructible. Ils concernent surtout la vénération des ancêtres et sont supposés incarner l’esprit de défunts durant l’initiation des jeunes garçons et filles.
L’initiation a lieu dans un camp reculé, la mukanda. Des personnages masqués jouent le rôle des ancêtres pour éduquer les garçons.
Le masque chihongo est le principal masque masculin qui représente un ancien chef. Les masques chiheu et chisaluke sont lié à l’initiation.
Le masque pwo est féminin, il enseigne l’interdépendance et l’équilibre des genres. Il est le modèle de la femme pour sa participation à toute la vie sociale et mime parfois certains moments de sa vie.
Certains masques sont redoutés car ils ont des pouvoirs surnaturels : le masque ngondo reconnaissable à ses deux gros yeux un rouge et un blanc, capable de trouver des choses invisibles. Le masque chikunza passe pour être agressif. On le reconnait à une corne fixée sur sa tête et pointant vers le haut. Il apporterait fertilité et régénération à l’être humain.