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LE DEBUT DE LA MEDECINE OCCIDENTALE

 

Les premiers bergers et paysans du Néolithique européen, entre le VIe et le IIe millénaire avant J.C., avaient acquis de sérieuses connaissances médicales.

Les découvertes de sépulture du Néolithique fournissent  un matériel anthropologique où il est possible de déceler les marques d’interventions de véritables chirurgiens.

 

Les trépanations crâniennes :

 

Le docteur B. Prunières identifie les premières trépanations sur les Grands Causses du Gévaudan dans les années 1870.

En France, les plus anciennes trépanations remontent au Néolithique ancien. Au cours du VIe millénaire avant J.C., une femme de l’abri de Pendimoun à Castellar (Alpes-Maritime) avait survécu à une double ouverture du crâne.

Le plus grand nombre d’individus trépanés se retrouve dans les sépultures collectives du Néolithique final – Chalcolithique, entre 3 500 et 2 200 avant J.C.

L’ouverture artificielle du crâne a pu s’opérer du vivant du sujet, avec survie ou non, ou sur un cadavre et on parle alors de trépanation post-mortem.

L’étude détaillée de 127 crânes des sépultures collectives des Grands Causses a montré que près de 70% étaient cicatrisés. Moins d’un tiers des opérations se soldèrent par le décès du patient.

 

Une large exérèse était pratiquée dans le cuir chevelu, le praticien creusait une rainure pour circonscrire un volet, elliptique ou circulaire, puis par un raclage minutieux du périoste pour obtenir une ouverture.

Une autre technique, dite par abrasion, consistait à l’aide d’une petite meule et par va-et-vient à élimer l’os sur une surface assez étendue. Le mouvement permettait d’obtenir une petite perforation centrale.

Et une autre technique, en emmanchant un silex à bout tranchant et en l’utilisant comme vrille. Il achevait alors la perforation à l’aide d’un racloir.

 

Pourquoi trépanait-on ?

Cette opération visait à guérir ou à soulager des sujets atteints de traumatismes crâniens, de migraines tenaces, de certains troubles psychiques ou neurologiques.

La trépanation pouvait tenter de résorber des lésions encéphaliques indiquées par des symptômes et de lésions très diverses : des douleurs fixes intracrâniennes accompagnées de troubles moteur de type vertigineux ou épileptique. La perforation du crâne permettait de supprimer une irrigation locale méningée ou de favoriser une décompression du cerveau.

 

 

Les amputations :

 

Les exemples de sujets amputés demeurent anecdotiques. Pendant longtemps, seuls deux cas étaient connus dans les nécropoles du Néolithique ancien de Vedrovice (République Tchèque) et de Sondershausen (Allemagne).

 

Une découverte française en 2005 de cinq sépultures sur la commune de Buthiers-Boulancourt (Seine-et-Marne), une des tombes comportait un squelette avec les os de l’avant-bras manquant et de la main gauche. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années, souffrant d’arthrose. Des analyses radiologiques ont montré les stigmates d’une nette section de nature traumatique ainsi que des signes de cicatrisation osseuse.

L’intervention eue pour but de rompre de façon nette à l’aide d’un silex les derniers millimètres de corticale afin de détacher les parties encore maintenues. La survie du patient témoigne d’une absence d’infection.

 

 

Les tatouages thérapeutiques d'Ötzi :

 

Ötzi vécu à la charnière du Néolithique et du Chalcolithique, entre 3 350 et 3 100 avant J.C. Il était brun aux yeux bleus et mesurait 1,60 m. Il souffrait d’arthrose et de trichine, une parasitose occasionnée par la consommation de charis contaminées par les larves d’un ver rond. Il perdit la vie vers 45 ans. Ses vêtements conservés se composaient d’un manteau, d’un pagne et de chausses en peau de chèvre, de chaussures en peau de cerf. Il succomba brutalement des suites d’un tir d’archer dans son dos.

 

Lors de son vivant, l’homme arborait des tatouages réalisés à plusieurs reprises par incision et insertion de poudre de charbon végétal. Seize groupes totalisant 57 signes ont pu être dénombrés. Il s’agit de petits traits verticaux et parallèles, de 2 mm de large et de 15 à 35 mm de long. Ils se localisent sur les lombes, la jambe gauche, le genou et la jambe droite, la cheville droite et le poignet gauche. Il y a la présence de petites croix, une à l’intérieur du cou et une autre à la cheville gauche.

La localisation montre que ces tatouages n’étaient pas faits pour être vus comme les tatouages tribaux. L’analyse médicale montre qu’il était sujet à des problèmes de dos et de dégénérescence de hanche, genoux et chevilles. Les motifs tatoués semblent en relation avec ces affections.

Il semblerait que le recours à des signes magiques dans une visée thérapeutique soient évident.

 

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