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L'enfance d’Akhenaton et ses premières années de règne
 

L’ENFANCE DU PRINCE AMENHOTEP :

Il n’y a aucune source relative à l’enfance et à l’existence du prince sous le règne de son père. La majorité des éléments que nous disposons proviennent des monuments religieux.

 

Il y aurait une incompatibilité théologique de représenter conjointement sur un édifice le roi en titre et le prince héritier. C’est pour cela que l’on retrouve sans problème la représentation des princesses.

 

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Amenhotep III et Tiy

De ce fait les témoignages des princes de la 18ème dynastie nous proviennent des témoignages des hauts fonctionnaires en charge de leur éducation. « Plusieurs pharaons ne sont sortis de l’ombre qu’à l’occasion de leur couronnement », Marc Gabolde.

Amenhotep n’est au départ que le frère cadet et il est probable qu’il est grandi dans la région memphite.

La famille d’Amenhotep IV :

Ses grands-parents paternels sont Thoutmosis IV et la reine Moutemouia. Ses grands-parents maternels sont Youya et son épouse Touyou dont les tombes ont été découvertes en février 1905 dans la Vallée des Rois.

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Thoutmosis IV

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Youya

Son père est Amenhotep III « le magnifique », c’est l’un des règnes les plus documentés de l’histoire pharaonique. L’Egypte sous Amenhotep III est l’une des périodes les plus florissantes de la civilisation pharaonique, c’est aussi elle qui aura une influence déterminante sur celle d’Akhenaton. Sa mère est Tiy qui ne décèdera qu’à la fin du règne de son fils.

Le couple Amenhotep III et Tiy donnèrent naissance à plusieurs enfants dont six clairement identifiés. La fille aînée du roi est Satamon, elle porte aussi le titre de « grande épouse royale » qu’elle partage avec sa mère mais aussi avec sa plus jeune sœur Isis. Les autres sœurs étaient Hénouttaneb et Nébetah. Le futur de ses quatre sœurs après le règne de leur père nous est inconnu. Le couple eut aussi deux fils : Amenhotep IV, futur Akhenaton, et Thoutmosis, le prince héritier qui n’accéda jamais au trône.

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Amenhotep III et Tiy

Les indices laissent penser qu’Amenhotep IV monta sur le trône en célibataire contrairement à la plupart de ses ancêtres. Il ne prit une femme que plusieurs années après : en l’an 4. Il est impossible d’estimer l’âge auquel les rois pouvaient se marier, on estime que Amenhotep III a épousé Tiy vers l’âge de 10 ou 12 ans.

L'enfance du jeune prince :

Les sources ne permettent pas de restituer l’enfance du prince mais on peut connaître la façon dont un prince de cette époque a pu évoluer. Les princes de la 18ème dynastie étaient confiés à des courtisans proche du roi assurant leur bien-être et leur éducation. Une jeune femme venant d’accoucher à la cour pouvait être choisie comme nourrice du royal nouveau-né ou alors c’était un homme d’expérience et de confiance qui était choisi par le Pharaon pour exercer les fonctions de précepteur.

L’enseignement prodigué aux héritiers du roi se pratiquait au sein d’un petit cénacle appelé le kap et rassemblant autour du prince quelques camarades de classe. L’éducation comportait des matières intellectuelles comme l’apprentissage de l’écriture et des mathématiques pour la gestion future du pays, mais aussi des activités moins scolaires relatives aux fonctions du Pharaon comme le tir à l’arc.

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Illustration d'une école de scribe

LES PREMIÈRES ANNÉES DU RÈGNE :

L'avènement et l'an 1 :

C’est assez jeune qu’Amenhotep IV prend le pouvoir à la suite du décès de son père aux alentours de 1352 avant J.C. Le moment du couronnement se fait entre l’extrême fin de la saison de l’Inondation : Akhet, et le tout début de la saison de Germination : Péret.

Une partie de l’intronisation eut lieu dans le grand temple d’Amon-Rê sur l’actuel site de Karnak. Tous les souverains devaient y être initiés dans le sanctuaire secret du dieu pour y exercer les fonctions du pharaon en tant qu’intermédiaire entre les humains et les dieux. Le souverain se fait nommer « Amenhotep le dieu qui gouverne Thèbes », son règne commence alors sous les auspices du dieu Amon-Rê comme son père.

 

 

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Reconstitution du temple d'Amon à Karnak

Il entame son règne avec la mise en place des funérailles de son père. L’hypogée n’étant pas terminé, Amenhotep IV  finit de faire exécuter les finitions et les décors indispensables de la tombe de son défunt père.

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Tombeau d'Amenhotep III

Il continue de mettre en avant les liens qui l’unissaient avec son père en complétant les récents ouvrages de son père : l’ajout d’une avant-porte sous forme d’une petite salle à colonnes du grand pylône d’entrée du temple jubilaire à Soleb. Il réalise aussi à Karnak, au IIIème pylône une façade principale du grand temple d’Amon-Rê où il est représenté en taille colossal massacrant l’ennemi.

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Il réalise un autre chantier précoce sur une petite implantation urbaine fortifiée de Sésébi en Haute-Nubie. Amenhotep IV y réalise une enceinte quadrangulaire à bastions où l’on retrouve son nom sur les dépôts de fondation. L’architecture du temple avec trois sanctuaires côte à côte et des colonnes supportant le toit, ne sont pas une typologie innovante des temples atonistes.

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Temple de Sésébi

Puis contre toute attente, tous ces travaux sont abandonnés brusquement. Le roi lança une autre campagne de travaux celle de la réalisation d’une enceinte sacrée à Karnak l’Ipet-Sout, un monument en l’honneur d’un autre dieu dont il se présente comme le grand prêtre. Cette divinité est un aspect particulier du dieu solaire traditionnel : Rê-Horakhty. Il est impossible aujourd’hui d’expliquer avec précision les causes de ce revirement du roi.

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Enceinte d'Amon-Rê

De l'an 2 à l'an 4 :

Pourquoi Amenhotep décida de faire construire son Benben, enceinte, sur le site de Karnak ?

 

Le Benben désigne une pierre dressée qui symbolise la butte primordiale d’où le démiurge aurait créé le monde. Sur le site de Karnak se trouve un obélisque unique qui est un cas exceptionnel car les obélisques sont toujours érigés par paire. Il s’agit d’un grand monolithe de granit d’Assouan commandité par Thoutmosis III et sera dressé sous Thoutmosis IV sur le parvis oriental du temple. Sur cet obélisque se trouve la dédicace «  ce fut la toute première fois que l’on érigea un obélisque unique à Thèbes ». Du coup, ce qui fait office de Benben dans le nouveau complexe d’Amenhotep existait déjà depuis plusieurs règnes.

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Obélisque Thoutmosis III

Le temple de Benben semble encore relativement traditionnel mais la particularité de ce monument réside dans son programme décoratif : il ne représente plus qu’un seul dieu. Comme dans tous les temples, le Pharaon est représenté comme l’interlocuteur unique du dieu, il est représenté exécutant les rites du culte journalier. Grâce aux fragments de textes retrouvés, on sait qu’il y avait des hymnes solaires et au moins deux grands décrets royaux. Le roi se caractérise donc comme la manifestation physique du soleil en tant qu’énergie lumineuse du cosmos.

Cette nouvelle divinité de la royauté va connaître quelques métamorphoses durant le règne d’Amenhotep. Dans un premier temps, le nom du dieu est complété par un signe ankh placé à l’initial. Cela peut se traduire par : « vive Rê-Horakhty qui jubile dans l’horizon en son nom de Shou qui est dans l’Aton ». Aton est considéré comme un dieu de vie et une divinité vivante.

L’apparition de la nouvelle iconographie du dieu sous la forme bien connue d’un disque ou globe solaire aux rayons se terminant par des mains qui assistent le roi et la famille. Les premières attestations vers l’an 4.

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Amenhotep III avant 

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Amenhotep III et sa nouvelle iconographie

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