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L'époque thinite (3100 - 2700 av. J.C.)

Une nouvelle époque se met en place : une nouvelle méthode de gouverner, l’invention de l’écriture ainsi que la construction en briques crues.

Nous ne savons presque rien des événements politiques de cette période. L’unification de la Haute et Basse-Egypte aurait été réalisée par Menès et d’autres parlent de Narmer, là encore rien n’est sûr.

Narmer

Selon la légende, une tribu méridionale est venue s’installer dans la vallée du Nil, il s’agirait de la tribu du faucon Horus, elle aurait étendu son pouvoir sur les autres tribus de la Haute-Egypte. Les chefs élevèrent la ville de Thinis comme capitale politique et la ville d’Abydos comme métropole religieuse de la Haute-Egypte.

L’époque thinite est composée de deux dynasties dont elles doivent le nom à leur première capitale. Selon Manéthon, la première dynastie compta huit rois et dura 263 ans, la deuxième dynastie compta neuf rois et dura 302 ans.

Ménès serait le fondateur de la royauté égyptienne, il fonda la ville de Memphis comme siège de son pouvoir. Il régna vers -3150 et compta soixante de règne. Il est le premier représenté portant la coiffe symbolisant la Haute et la Basse-Egypte, le pschent.

Selon Manéthon, les successeurs de Ménès sont Athothis, Kenkenès, Ouenéphès, Ousaphaïs, Miébis, Semempsès et Bienekhès ; mais aucun ne se distinguât.

Les rois de la seconde dynastie sont difficile à identifier, aucun évènement important n’est relaté. On peut observer, durant cette période, un changement dans la titulature royale avec l’emblème du dieu Set. Quelques rois continuent à se faire enterrer à Abydos mais d’autres à Memphis. On commence à remarquer une période de transition vers l’avènement de l’empire memphite.

Le dernier roi de la seconde dynastie est Khâsekhemoui, il stoppera la révolte de la Basse-Egypte et la réunifiera.

Khâsekhemoui

L’époque thinite est aussi marquée par l’invention de l’écriture. Il ne s’agit pas de textes mais d’inscriptions courtes donnant des noms, des titres et événements importants. Il s’agit de caractères pictographiques, une écriture primitive composée d’éléments phonétiques et alphabétiques. On les retrouve uniquement pour le roi sur de grandes stèles de tombeaux, des montants de porte...

La titulature royale

A cette époque, elle n’est pas dans un cartouche ovale mais dans un rectangle terminé par un motif architectural sur le bas et d’un faucon sur le haut. Le protocole royal comporte cinq noms prenons l’exemple du roi Amenemhat III :

  • Le premier représente son nom d’Horus (le nom sacré du roi) où il affirme sa descendance divine.

  • Les deux suivants n’ont pas grande importance car ils sont représentés uniquement pour le protocole complet.

  • Pour les deux derniers, ce sont à l’époque classique les vrais titres officiels, ceux employés couramment. Le premier est le nom que se donnait le  roi lors du couronnement, surmonté du double titre « roi de Haute et Basse Egypte ». L’autre est son ancien nom de prince royal, avec l’épithète « fils du soleil » faisant ressortir  le caractère divin de la royauté.

La civilisation

Le roi est considéré comme un roi-dieu. Il est le descendant des dieux, il organise leur culte et leur construit des temples. De nombreux ouvriers, des fonctionnaires, gravitaient autour du roi, des personnes attachése à la personne du roi (porte-éventail…), des chefs artisans, les personnes liées aux domaines royaux (surveillants des récoltes, de l’emmagasinage…).

Le peuple des campagnes, eux, ne se soucie guère des progrès de l’écriture ou de l’architecture. Ils vivent de la chasse, de pêche, d’élevage et d’agriculture. Les artisans vivaient dans les centres.

Pour utiliser de nouveaux matériaux, le roi envoyait des expéditions pour en recueillir : le cuivre provient du sud, la turquoise vient du Sinaï, l’obsidienne provient de l’île de Milo.

L’architecture et le mobilier funéraire

Les rois thinites ont décidé de choisir la ville d’Abydos pour leur sépulture. Les plus anciennes tombes sont de grandes fosses rectangulaires creusées (5mx7mx3m), des murs en briques étaient élevés contre les parois naturelles du fossé, elles étaient recouvertes d’un plancher en bois supporté par des piliers en bois puis d’une couche de sable pour rendre la tombe invisible.

A partir du milieu de la première dynastie, la taille des tombes augmente, on réalise des murs de refend, des niches profondes, de grands escaliers en briques crues pour descendre, ainsi que des petites pièces servant de magasins. Le tout était recouvert d’un monticule de sable avec une stèle posait au soin avec la titulature du roi.

Stèle du roi Serpent

A la seconde dynastie, seulement deux tombes ont été retrouvées sur ce site. Ces tombeaux disposent d'une chambre funéraire et de dépendances. Le tombeau de Khâsekhemoui est de plan allongé (83 mètres de long) et comprenant 58 pièces.

Plan du tombeau de Khâsekhemoui

Photo de l'entrée de la tombe de Khâsekhemoui

Nous avons peu de mobilier funéraire nous restant de cette époque. Les vases en terre et pierre ont été trouvés en abondance notamment dans des magasins des tombeaux. La faïence fait sa première apparition avec des vases et plaquettes. Il nous reste des plaques de schistes recouvertes de bas-relief représentant : des campagnes victorieuses, la destruction de cités ennemies, la soumission des vaincus, des animaux… Ce sont les premiers bas-relief égyptiens qui coïncident avec l’arrivée des premières statues de petites tailles représentant le roi ou un particulier.

Palette de Narmer

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