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LA FORTERESSE DE SARGON

 

 

 

Fondée par Sargon II, la ville de Dûr-Sharrukin (qui signifie « la forteresse de Sargon » en assyrien), l’actuelle Khorsabad, a été construite en à peine 10 ans sur un terrain vierge. Elle devait devenir la nouvelle capitale de son empire, soutenu par les butins, tributs et main d’œuvre venus des conquêtes royales de l’empire assyrien. La ville s’étendait sur 3 km² et était entouré d’une muraille.

 

Malheureusement, l’histoire de la construction fut arrêtée lors de la mort du roi en 705 av. J.C.

 

Installé sur une terrasse artificielle fortifiée, le palais surplombait la ville. Les façades sont des murs de briques recouverts de grandes plaques d’albâtre gypseux, ce sont des orthostates. Ils sont employés à grande échelle par les assyriens mais sont connus aussi dans l’architecture syro-anatolienne. Ce sont des pierres tendres et sont donc facile à sculpter, elles permettent de déployer, sur plusieurs kilomètres, un discours politique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le programme iconographique se résume à des reliefs, peintures ou plaques de bronze gravés. On retrouve l’exaltation des conquêtes assyriennes en mettant en scène les massacres, les tributs et la déportation de la population pour inspirer la crainte ; des scènes de chasse et de cour servant à glorifier le pouvoir du roi protégé des dieux ; la présence du symbole divin, avec des monstres et des génies protecteurs, permettant de protéger des endroits précis tels que les passages. 

 

 

Le palais du roi :

 

La construction du palais est un projet inachevé et la ville fut occupée brièvement. On retrouve des reliefs non finis, des outils abandonnés, une absence de mobilier précieux qui ont été emportés quand le prince héritier Sennachérib abandonna la ville à la mort de son père pour fonder sa capitale à Ninive.

 

On retrouve quelques vestiges de matériels et de reliefs dévoilant le luxueux raffinement des meubles et des décors sculptés ainsi que la vaisselle précieuse et les bijoux richement incrustés de pierres colorées. Grâce aux représentations, on sait que de précieux tissus ornaient les intérieurs. Malheureusement, la plupart des reliefs ont perdu leur polychromie qui permettait de souligner une pièce importante d’un vêtement ou d’une coiffe par exemple. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jardin du roi :

 

Sargon aurait utilisé le principe de la vis d’Archimède dans les jardins à étage. Le jardin royal fit l’objet d’une grande attention de la part du roi. Un relief nous montre l’aménagement complexe du paysage avec un lac artificiel alimenté par un système hydraulique ou encore une petite colline coiffée d’un pavillon.

 

Le jardin royal est un lieu d’agrément et de délassement où l’on pouvait chasser. Il s’agit de reproduire symboliquement le monde conquis par le souverain à l’ambition universelle.Le jardin était aussi un lieu chargé de fruits et de parfums qui pouvaient être offerts aux dieux. L’arbre était sacré en Mésopotamie comme l’atteste les textes.

 

Les jardins assyriens inspirent aux Perses des parcs qu’ils appelèrent « paradis » et reprenant une conception mésopotamienne inspiré de l’Eden biblique.

 

 

Les taureaux magiques :

 

Ce sont des êtres combinant les aspects de l’homme, de l’oiseau et du taureau. On peut reconnaître le corps d’un taureau ainsi que les oreilles ; les cornes étaient l’attribut des êtres divins en Mésopotamie ; les larges ailes leur confèrent le pouvoir des oiseaux ; une tête barbue avec de précieuses boucles d’oreilles et couronnée d’une tiare ornée de rosettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon la tradition mésopotamienne, les taureaux érigés par paries aux portes extérieures et intérieures du palais et de l’enceinte servent à protéger ces espaces de passage. Ils protégeaient aussi la base des murs en argile et soutenaient la voûte des portes. Mais ils ont surtout une fonction magique qui est renforcée par une série de génies sculptés.

 

Dans le secteur officiel du palais, ils étaient multipliés pour mieux repousser les forces du mal comme des anges gardiens, appelés par les assyriens aladlammù ou lamassu.

 

Les taureaux sont connus en Mésopotamie depuis le IIIe millénaire. Ils combinent quatre figures parmi les plus importantes de l’imaginaire mésopotamienne : l’homme, le taureau, l’aigle et le lion. Mais c’est la première fois, à l’époque assyrienne, que ces monstres sont représentés de manière monumentale.

 

Ces gigantesques sculptures étaient taillés en amont de la ville dans d’énormes monoblocs d’albâtre local ou « marbre Mossoul ».

 

On peut remarquer qu’ils ont cinq pattes, pour que l’on les voit à l’arrêt de face et en marche de côté.

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