top of page
La découverte d’Aton
L'’invention de l’Atonisme veritable
 

LE DÉVELOPPEMENT DE L'ATONISME AU FIL DES ANS - REPÈRES CHRONOLOGIQUE :

   - C’est au cours de l’an 4 que Rê-Horakhty issu de la tradition religieuse va se métamorphoser en Aton.

   - En l’an 5, naissance de la première fille d’Akhénaton et Néfertiti : Méritaton.

   - Puis il découvre le site d’Amarna et réalise un décret de fondation d’Akhet-Aton. Il consacre une grande offrande en l’honneur d’Aton à l’emplacement du futur temple d’Aton. Il prend la décision de fonder ici le nouveau centre de culte du dieu mais aussi sa capitale et lieu de résidence principale.

   - Fin de l’an 5, début de l’an 6, il abandonne son patronyme d’Amenhotep pour Akhénaton « celui qui est utile à Aton », ce qui marque la rupture de l’ancienne théologie de la royauté égyptienne. Durant cette période, la naissance de leur deuxième fille Méketaton.

 

   - C’est en l’an 8 que naît leur troisième fille, la princesse Ankhes-en-pa-Aton (« elle vit pour Aton »).

 

akhenaton-reconstitution-2.jpg
LE "DOMAINE DE L'ATON DANS L'HELIOPOLIS DU SUD" :
  • L’architecture au temps de l’atonisme

Le premier « Horizon de l’Aton » fut réalisé entre l’an 4 et le début de l’an 6, il utilise une nouvelle technologie de construction des talatats. Ces blocs sont de dimensions standardisées : 52,5 cm x 26,25 cm x 22,5 cm de haut. Ils sont mis en place avec un joint de plâtre et l’alternance d’une assise en boutisse et en carreau, aux joints verticaux décalés.

L’évolution du dieu a entraîné la suppression des toitures dans les espaces liturgiques. Les toits sont évacués pour permettre au dieu d’entrer physiquement dans son temple. Les murs n’étant plus portant, ils sont considérablement allégés.

Une fois les blocs débités, ils étaient comptabilisés à l’aide de courtes inscriptions attribuant la supervision de leur fabrication avec des noms. Ils étaient ensuite acheminés par bateaux vers le lieu du chantier.

Gempaaten_talatats.jpg

Talatats

  • Les monuments du domaine à Karnak

Le domaine contient un vaste ensemble de monuments ayant chacun sa fonction : des  temples dévolus au culte du soleil, d’importantes entités administratives et économiques, un palais destiné à accueillir et mettre en scène la vie du roi et de sa famille. La construction du domaine semble consacrer toute la cité au dieu de la lumière solaire comme cela sera le cas pour « l’Horizon de l’Aton » à Amarna.

Chaque représentation du disque solaire rayonnant est accompagnée d’une titulature qui précise l’identité et le qualifie de « résident » dans les édifices atonistes. Grâce à ces inscriptions ont distinguent quatre structures majeures à Karnak :

  • le temple du Benben est le plus ancien et date de l’an 1

  • le Gem-pa-Aton : il occupe une place centrale dans le complexe de Karnak. Grâce aux fouilles au XXème siècle, les archéologues ont mis au jour une cour carré de 210 mètres de côté avec des socles pour les colosses. La cour comportait des murs épais de 2.10 mètres et haut de 7 mètres. Le monument fut démonté à l’époque post-atoniste, sans doute sous Horembeb qui les utilisa dans ses pylônes. Il est certain que le monument assumait des fonctions palatiales.

  • le Tény-menou est un temple dédié au culte d’Aton. Il est composé d’un podium surélevé au milieu d’une cour entouré de 12 chapelles rayonnantes sans toiture (12 renvoie à la division du jour). Une nouvelle caractéristique de cette architecture est le linteau brisé, son usage devient systématique durant l’atonisme.

  • le Roudj-menou : ce monument est assez énigmatique tant sa forme que sa fonction.

gem_pa_aton.jpg

Reconstituion du sanctuaire Aton

  • Le fonctionnement du domaine

Ce complexe est voué au culte de la nouvelle divinité du pharaon protégeant la royauté et le royaume. Il s’agit aussi d’un centre de gestion de ce culte : administrative, logique et économique.

Grâce à certaines représentation de talatats, on retrouve des scènes d’engraissement de bœufs et d’oies pour le sacrifice alimentaire au dieu, des scènes de transport de paniers de nourriture, des scènes de fabriques d’ustensiles ou d’objets pour le culte…

Ce complexe est voué au culte de la nouvelle divinité du pharaon protégeant la royauté et le royaume. Il s’agit aussi d’un centre de gestion de ce culte : administrative, logique et économique.

Grâce à certaines représentation de talatats, on retrouve des scènes d’engraissement de bœufs et d’oies pour le sacrifice alimentaire au dieu, des scènes de transport de paniers de nourriture, des scènes de fabriques d’ustensiles ou d’objets pour le culte…

Amenhotep imposa au sanctuaire dédié à une divinité du panthéon traditionnel une contribution au culte du nouveau dieu de prédilection. Cette mesure fut complétée par une série  de taxes des gouvernorats et des domaines royaux. Grâce aux talatats, on sait que les gouvernorats devaient livrer des métaux (or, argent et bronze), des tissus et des denrées alimentaires. Dans d’autres représentations, on voit de grandes processions de bœufs pour le sacrifice, apporté par le « gouverneur de This », « le gouverneur de Saouty », « le gouverneur de Néférousy »…

Joined talatat.jpg

Talatat représentant Akhenaton sacrifiant un canard

Le domaine a aussi un rôle idéologique notamment avec la réalisation du Heb Sed. Cette fête est un rituel jubilaire après 30 années de règne. Amenhotep réalisa le sien dans les premières années de son règne, vers l’an 4, au début de l’atonisme. En tirant profit des innovations réalisées lors des Heb Seb, l’iconographie se distinguent du répertoire traditionnel des temples égyptiens par la mise en scène et la ritualisation de la vie du roi. D’immenses compositions représentent les faits et gestes du souverain.

QUI EST ATON ? :

Tout d’abord, en l’an 1, Rê-Horakhty est la manifestation du dieu solaire traditionnel, il est l’énergie lumineuse qui anime le cosmos.

Avec le temps, deux aspects du dieu changent : le fait qu’il soit vivant ainsi que sa dimension royale en l’intégrant dans la titulature royale.

Durant l’an 4, cette divinité connaît une métamorphose iconographique. Elle était jusque-là figurée selon l’iconographie traditionnelle comme un être hybride, hiéracocéphale et coiffé d’un disque solaire, représenté aussi sous la tête d’un faucon pour sa nature céleste et un disque solaire comme hiéroglyphe de son identité divine.

3Y7A3265_TT_Roy_Re-Horakhty_xlarge.jpg

Rê-Horakhty

Cette iconographie est abandonné et la divinité est évoquée sous l’aspect d’un simple disque solaire dont les rayons sont tournés vers le sol et se terminent par des mains qui prennent soin du roi et des membres de sa famille. L’idée de représenter le soleil de manière frontale n’est pas nouvelle car elle a été déjà exploitée sur le linteau des portes des temples.

La majorité des actes liturgiques atoniste consiste en la reprise des rituels traditionnels d’alimentation de la divinité par l’intermédiaire de sa statue de culte. Mais le culte intègre également une nouvelle forme de vénération à travers l’élévation de son nom.

Le dogme atoniste est assez simple et repose sur l’idée fondamentale qu’Aton est le dieu de vie par excellence, à la fois vivant et source de toute vie, par sa lumière dont il emplit l’ensemble du monde et du cosmos.

aton.jpg
LE DÉBUT DE L'ART ATONISTE :

L’atonisme est exprimée à travers un nouvel art dès l’an 4 à Karnak.

Tout d’abord, les anciens temples conçus comme des chapelles protégeant la statue du culte, ils vont être remplacés par une nouvelle architecture à ciel ouvert permettant l’entrée du dieu dans son lieu de culte par sa luminosité solaire et non plus par l’intermédiaire d’une statue.

Le dieu abandonne cette iconographie canonique d’idole semi-anthropomorphe pour apparaître désormais tel un soleil rayonnant. On retrouve aussi l’acte rituel d’adorer le dieu, qui est représenté en train d’embrasser de sa lumière le roi. Ensuite viendra l’invention des talatats, c’est là que le véritable style atoniste voit le jour.

Les représentations d’échange rituel entre le souverain et le dieu fait place à une représentation détaillée des actes de la vie rituelle et ritualisée du roi. Le style devient plus fluide et dynamique. On remarque aussi l’allongement excessif des doigts. Le roi est représenté avec un allure féminisée ou androgyne. Le style évolue et il aboutit à la fin de l’an 4, en une représentation du roi au physique allongé, sinueux avec des hanches amples et une taille très étroite.

L’atonisme se caractérise et se traduit par une iconographie totalement centrée sur la vie sacralisée du roi, une iconographie royaliste qui envahit tous les domaines des parois des temples au décor du palais.

Jusqu’à Amenhotep, la figuration des personnages était représenté sur un carroyage de 18 unités alors qu’avec ce nouvel art, il est composé de 20. Ces deux unités ont été ajoutées au niveau du torse, cela accentue le contraste entre la taille et les hanches.

aton_adoration3.jpg
La-statue-dAkhenaton.jpg
france-nefertiti-ok.jpg
bottom of page