Passion Archéologie
Les différentes théories sur l'art préhistorique
L’art pour l’art :
Les hommes préhistoriques auraient utilisé leur temps libre pour représenter le monde qui les entourait et célébrer sa beauté.
Promoteur : Salomon Reinach.
Point fort : la qualité esthétique de certaines œuvres, comme la Salle des Taureaux de la Grotte de Lascaux.
Point faible : beaucoup de dessins ne sont pas « jolis » et n’ont pas de qualité esthétique évidente.
Le totémisme :
Les animaux sur les parois des grottes seraient les totems des artistes ou de leur tribu.
Promoteur de cette théorie : Salomon Reinach.
Point fort : la faible présence de représentations humaines, souvent caricaturales.
Point faible : la faible diversité des animaux représentés. Il faudrait alors supposer que toutes les tribus, dans plusieurs régions, sur 30 000 ans, auraient eu les mêmes totems.
La magie sympathique :
La croyance en un pouvoir magique de l’image, qui pourrait favoriser la chasse (magie de la chasse) ou l’accroissement du gibier (magie de la fécondité).
Promoteurs : Emile Cartailhac, Henri Bégouën, Henri Breuil.
Point fort : présence d’animaux blessés et gravides. Exemples ethnographiques.
Point faible : faible quantité d’animaux blessés (2 % environ) dans l’art des cavernes. Très peu de rennes représentés, alors qu’il s’agissait de l’animal le plus chassé et consommé.
Le structuralisme :
On ne s’intéresse plus à la signification première des images (perdue) mais en étudiant les associations entre les animaux et les signes, on cherche à établir des modèles récurrents qui nous renseignerons sur un système de pensée, comme par exemple l’association systématique du cheval et du bison.
Promoteurs : Max Raphaël, Annette Lamin-Emperaire, André Leroi-Gourhan, Georges Sauvet.
Point fort : a démontré de façon convaincante que les représentations ne sont pas positionnées au hasard dans les grottes.
Point faible : trop abstraite, elle néglige certains aspects, comme l’utilisation des reliefs et la présence de traces d’activités rituelles. Et surtout elle n’aborde que le « comment » et pas le « pourquoi ».
Le symbolisme :
Post-structuraliste, cette théorie intègre la répartition raisonnée des œuvres sur les parois et en fonction de la topographie de la grotte, mais s’attache également aux traces d’utilisations rituelles de la cavité. Elle propose de voir également dans les décors la représentation organisée de mythes.
Promoteurs : Denis Vialou, Michel Lorblanchet, Jean-Loïc Le Quellec, Carole Fritz, Gilles Tosello.
Point fort : elle permet d’expliquer plus de choses que les théories précédentes.
Point faible : elle n’explique pas pourquoi certains dessins sont cachés et pourquoi certaines grottes demeuraient accessibles seulement à certaines personnes.
Le chamanisme :
Cette théorie ne rejette pas les précédentes mais propose de les intégrer dans une vision plus globalisante. L’art préhistorique serait le produit d’une religion chamanique, dont il serait l’expression de rituels, notamment de visions issues de la transe.
Promoteurs : Jean Clottes et David Lewis-Williams.
Point fort : elle permet d’expliquer plus de choses que les précédentes.
Point faible : généraliste, elle ne permet pas d’expliquer certaines disparités entre les époques et les régions où subsistent des cavités.